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Affrontements au Haut Karabakh : un conflit sans issue ? (1/3)


Si le Moyen Orient est considéré comme la zone géopolitique où le plus grand nombre de conflits ont lieu, il va sans dire que c’est donc dans cette zone que de nouveaux rapports de force peuvent s’établir, permettant ainsi l’élaboration d’un tout nouvel ordre régional, et probablement mondial. Des conflits entre acteurs étatiques et groupes islamistes aux conflits entre nations pour dominer la région, la zone est effectivement pour le moins instable, partiellement de par des ingérences politiques étrangères. Parmi celles-ci, des puissances émergentes qui concurrencent les États médiateurs habituels comme les États-Unis. Ce changement d’ordre régional peut être observé de par la montée de la Turquie et de la Russie, notamment au travers de leurs implications dans le conflit au Haut Karabakh.


Le Haut Karabakh, une région montagneuse située géographiquement en Azerbaïdjan mais qui abrite une population à plus de 90% arménienne (Ardillier-Carras et Dumont, 2020). Le territoire a été pendant des millénaires en Arménie, des monuments chrétiens peuvent en témoigner, mais en 1921, Staline décide d’attribuer la république autonome à l’Azerbaïdjan (Ardillier-Carras et Dumont, 2020). Lorsque l’URSS est dissoute en 1991, la république du Haut Karabakh se prononce pour l’indépendance, et l’Azerbaïdjan déclenche alors une guerre inter-ethnique causant plus de 30.000 morts (Ardillier-Carras et Dumont, 2020).


Le conflit réside alors dans le fait que l’Arménie occupe depuis 1994 le Haut Karabakh en revendiquant le droit des peuples à s’autodéterminer et que l’Azerbaïdjan réclame le territoire au nom de l’intangibilité des frontières (Ardillier-Carras et Dumont, 2020). Les frontières instaurées en 1994 sont le fruit d’un cessez-le-feu et ont été la source de plusieurs conflits (Ardillier-Carras et Dumont, 2020). Le plus récent a été une guerre d’environ six semaines en 2020, qui a commencé par une attaque de l’Azerbaïdjan, aidé militairement par la Turquie et qui s’est terminée grâce à un cessez le feu signé sous l’égide de Moscou (Dagenais, 2021).


Ainsi, il serait intéressant de se demander : en quoi l’évolution du conflit au Haut Karabakh traduit-elle la création d’un nouvel ordre régional ? Dans le cadre de ce questionnement, il s’agirait d’analyser le rôle croissant de la Turquie dans les guerres de la zone puis de comprendre l’évolution de la position russe vis-à-vis du conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan.


Le rôle de la Turquie sera abordé prochainement dans la seconde partie de l'article.



 

Bibliographie


  • Ardillier-Carras, Françoise. & Dumont, Gérard-François. 2020. « La guerre pour quelles frontières : L’exemple du Haut-Karabagh dans le sud Caucase ». Les Analyses de Population & Avenir, 30, 1-18. https://doi.org/10.3917/lap.030.0001



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