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D'Aristote à Sartre : soi et les autres pendant le confinement

Dernière mise à jour : 24 déc. 2020

« L’homme est un animal social ». Tels ont été les propos d’Aristote sur l’être humain au cours de l’Antiquité. Il n’a donc pas fallu que ce philosophe soit confiné pour qu’il se rende compte de l’importance d’autrui dans son existence. Il n’a cependant pas été le seul à questionner la place qu’occupe autrui dans notre vie, des auteurs comme Jean Paul Sartre et Arthur Schopenhauer.

En effet, lorsque l’on lit la parabole des porcs-épics d’Arthur Schopenhauer, on aurait tendance à comparer l’hiver du texte à notre période de trouble actuel. Lorsque l’homme se confronte à une période qui le destabilise, la première chose qui lui vient généralement à l’esprit est qu’il souhaite se rapprocher de ses pairs pour ne pas se retrouver seul dans cette épreuve.Quand on se retrouve face à soi au cours d’une longue durée, on se sent parfois oppressé, pris d’une envie subite de socialiser avec nos voisins, de parler avec nos amis...Notre société est ainsi faite que l’avis des autres constitue notre principal soucis à mesure que les jours passent. Dès notre plus jeune âge, on cherche à se faire des amis et à faire plaisir à ses parents. Nous laissons donc autrui prendre une place importante dans notre vie, puisque son avis est ressenti comme une sorte de validation de notre personne, qu’il nous confirme que l’on suit correctement les conventions sociétales. C’est ce qu’Arthur Schopenhauer appelle dans sa parabole « la politesse et les bonnes manières ». Elles constituent une forme de condition pour permettre la bonne entente des êtres humains être eux. Elles permettent de définir un cadrage aux interactions humaines qui évitent ainsi significativement les débordements. Leur présence ne fait d’ailleurs que de souligner l’impossibilité d’une absence d’interactions entre individus, comme si une vie en autarcie était complètement frivole.

De son côté, Jean Paul Sartre exprime dans sa pièce de théâtre Huit Clos, l'idée souvent mal comprise que « l’enfer c’est les autres ».En effet en voyant cette affirmation, on déduirait tout de suite que la présence des autres est une torture pour l’auteur et qu’il serait tenté par la vie en autarcie. Cependant la vérité est toute autre. Il explique ainsi dans son commentaire audio sur la pièce de théâtre que la seule chose qui ferait que les autres pourraient être un enfer serait que les rapports que nous entretenons avec eux ne soient pas sains. Autrui étant ainsi la chose la plus importante dans notre existence, des rapports tordus viendraient à nous nuire, puisque c’est principalement grâce à eux que nous parvenons à mieux nous connaitre. En effet notre connaissance de nous même dépend du regard des autres sur nous, puisque c’est grâce à leurs différentes remarques sur notre personne que nous parvenons à mieux distinguer la personne que nous sommes en notre essence. Ainsi, si le jugement des autres parait négatif, nous nous retrouvons désemparés, en proie à une remise en question de grande ampleur. Avec leurs deux écrits, nous avons donc vu que la place des autres dans notre existence parait indéniable. Que ce soit pour traverser une période tendue ou pour être en accord avec soi même, nous avons besoin des autres. Ce confinement rend évident que l’humanité est en recherche désespérée de contact avec ses voisins, d’une présence quelconque dans son existence autre que la sienne. Nous pourrions donc conclure que nous ne pouvons pas nous passer des autres, bien que parfois la pression que ceux ci peuvent nous imposer inconsciemment peut paraitre intolérable.

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